Je collectionne les dessins de cabines, de galleys et de cockpits – même s’il est devenu très difficile de s’immiscer comme je le faisais avant dans le poste de pilotage.
Le sésame : un dessin !
Il suffit d’ouvrir mon carnet et de commencer à croquer un passager endormi pour qu’un steward ou une hôtesse s’interrompe dans son service en engageant la conversation. Et je lis toujours la même envie de « savoir dessiner » à travers les mots et les sourires. L’admiration également, même si pour moi cela n’a rien d’extraordinaire d’esquisser au fil de mes carnets les rencontres, émotions, joies et souvenirs qui jalonnent mes parcours quotidiens.
Fabrice débarrasse les plateaux-repas, intrigué par mon carnet :
« Ça vous dirait de nous dessiner moi et mon collègue dans le galley ? »
Moi : « Bien sûr… Et vous croyez qu’un dessin dans le cockpit, ce serait jouable ? »
Fabrice : « Il sont sympas sur ce vol. On est un peu près de l’atterrissage, mais je vais voir. »
Il revient : « Ils auraient bien aimé, mais il y a déjà un visiteur. Une autre fois, peut-être ! Mais nous on est partant pendant notre pause déjeuner. »
J’embarque donc mon carnet et un feutre, et c’est parti pour un dessin-minute juste avant la phase de descente.
« Veuillez regagner votre siège, remonter votre tablette et le dossier de votre siège et attacher votre ceinture… »
Il pleut sur Istanbul.