Un croquis, une histoire. Le temple Baphuon à Angkor (Cambodge)

Le Baphuon, Angkor, Cambodge

Le temple Baphuon, à Angkor. Encre et aquarelle. Delphine Priollaud-Stoclet, décembre 2014

Second jour de visite sur la plaine d’Angkor. Les mots ne suffisent pas à décrire la beauté des fromagers enlaçant la pierre et la noblesse de ces ruines encore si fastueuses et monumentales.
Dessiner à Angkor est un rêve de longue date.
Je prépare mon sac, tout excitée à l’idée de peindre Angkor Wat et d’autres sites remarquables dans mon carnet cambodgien.
Arrivée sur place, c’est la catastrophe ! J’ai bêtement laissé sur le bureau de ma chambre d’hôtel la trousse contenant mon précieux matériel de dessin. Je n’ai en tout et pour tout qu’un flacon d’encre de Chine noire et une palette d’aquarelle. Ni feutres, ni pinceaux, ni crayons.
Rien.
Oscillant entre rage et désespoir, je préfère finalement céder à la pulsion créative qui me conduit à ramasser une collection de brindilles, feuilles mortes, et autres capsules cabossées pour fabriquer des outils à dessiner différents et étonnants.
Je teste avec entrain ces calames improvisés : traits aléatoires, excès d’encre, taches, coulures, manques, gris nuancés et noirs intenses. Peu importe le résultat : je m’amuse beaucoup, détachée de la « nécessité » de bien faire. Adviendra ce qu’il adviendra… Quelques couleurs diluées avec ma bouteille d’eau et appliquées au doigt pour finir en beauté. Finalement, la vraie liberté, c’est de ne rien avoir et de faire avec les moyens du bord.