Carnet de voyage au Ladakh août 2013 – Le moine de Skyurbuchan – Delphine Priollaud-Stoclet

Carnet de voyage au Ladakh, 2-18 août 2013.
#Extraits
11 août 2013

Promenade jusqu’au monastère surplombant le village de Skyurbuchan. Nous gravissons une succession de ruelles dessinées à flanc de paroi, ponctuées d’une multitude de moulins à prières tintinnabulants. Musique aigrelette dispersant aux quatre coins du monde nos rêves et espérances.
Au loin, l’orage gronde. La montagne rugit.

Les moulins à prières - Skyurbuchan - Ladakh

Les moulins à prières – Skyurbuchan – Ladakh
Gouache, Delphine Priollaud-Stoclet (c)

Je m’arrête quelques minutes pour dessiner le bazar de ruelles qui prolifèrent entre les tas de pierres éparses et les habitations. Ici, la rue n’est que le vide laissé entre deux maisons : la notion de circulation n’existe pas ! Esthétique du labyrinthe et de l’imbrication.
Un jeune peintre tibétain qui restaure les fresques du monastère s’arrête pour regarder mon carnet. Nous parlons peinture et démarches artistiques, là, dans ce petit village du bout du monde, observés par un chien errant à la mine patibulaire.

Le village de Skyurbuchan

Le village de Skyurbuchan – Ladakh
Encre et gouache, Delphine Priollaud-Stoclet (c)

Vu du monastère, le village ressemble à un puzzle de terrasses entrelacées et pavoisées. Les drapeaux multicolores vibrent comme des centaines de flammes allumées pour disperser la parole de Bouddha.
Les prières s’écrivent sur le ciel et parlent au vent.

Skyurbuchan

Skyurbuchan

Un moine au regard malicieux pose en souriant. Il aime les chats, c’est bon signe !

Le moine de Skyurbuchan

Le moine de Skyurbuchan
Gouache, Delphine Priollaud-Stoclet (c)

Une pochade à la gouache en guise de souvenir. Lumière claire, l’air est frais.
Quand je lui montre son portrait, celui-ci s’envole : faut-il y voir un signe ? Je ne me résous pas à laisser là mon dessin, sans doute trop attachée aux choses matérielles… Je me précipite dans les escaliers, au hasard, cherchant cette toute petite feuille rouge parmi un dédale de marches… Un jeune moine me hèle, puis brandit mon dessin avant de le suspendre à une guirlande de drapeaux. Il joint les mains, murmure une prière et l’image du moine devient sacrée.
J’ai les larmes aux yeux.