Croquis en ville – S’ouvrir à d’autres horizons graphiques

Chinatown, Carnet de voyage à Chiang-Mai

Carnet de voyage à Chiang Mai, Thaïlande, Delphine Priollaud-Stoclet.

Peindre l’énergie des villes, c’est poser l’œil et la main sur leur cœur palpitant, leurs odeurs, les gens qui se croisent, les lumières qui clignotent, s’allument et se reflètent, les zones d’ombres.
Je travaille en immersion :  voir tout en même temps, ultra-concentrée pour m’imprégner et ressentir en étant au cœur de l’action et du sujet, ici et maintenant.

Pas question de disséquer l’action en réduisant toute cette vie fascinante à des formes froidement additionnées avec une logique toute mathématique.

Animée d’une intention qui me fait voir au-delà mon champ de vision, je dessine globalement sans rien différencier : les personnages évoluent au même rythme que l’architecture, une file de voitures se connecte à un immeuble, tandis qu’une tache de  lumière colorée rassemble d’une éclaboussure les mille et une facettes composant ce puzzle urbain.

Tout penser en relation et sans arrêts. Considérer le croquis comme un réseau de couleurs et de lignes qui peu à peu laisseront percevoir le vrai sujet : le mouvement, la composition, les transitions, les contrastes… A projeter à n’importe quel prix des formes distinctes bien faites pour ressembler, on isole au lieu de rassembler. Chaque élément ignorant l’autre sans relation possible, le croquis, autiste, peine à transmettre une émotion vraie.

Dessiner globalement implique l’exploration de l’informe, d’accepter l’imprécision, le débordement, le hasard, de s’adapter à chaque instant, de remettre en question ses certitudes.
Regarder VRAIMENT, sans clichés ni idées préconçues.
Penser à mille choses en même temps.
Etre créatif, tout simplement.

Carnet de voyage à Cannes

Carnet de voyage à Cannes, Delphine Priollaud-Stoclet