Coney Island, Carnet de voyage à New-York, avril 2014

Coney Island, New-York

Coney Island, New-York, Delphine Priollaud-Stoclet. Gouache sur papier bleu.

Au bout de la ligne N, la grande roue de Coney Island surplombe une improbable fête foraine désertée.
Les baraques à frites s’alignent, store baissé, enseignes éteintes. Hot-dogs de néons mettant à la bouche une eau fade et insipide.
Et les manèges censés faire peur exhibent un décor de montagnes russes bigarrées d’un autre temps.
Au premier plan, la plage s’affiche, soudain illuminée par un coup de soleil.
La fête prend des couleurs tandis que cinq adolescents fous se déshabillent et plongent dans l’Océan en hurlant ! Il fait 5 degrés…

Bye bye New-York – 11 novembre 2012

Et voilà ! Dernier jour à New-York… Il fallait bien que cela arrive !
Nous décollons en fin d’après-midi de Newark : nous avons donc encore un peu de temps aujourd’hui pour en profiter un maximum.
Pendant que Claudia boucle sa valise, je m’installe en contrebas de la station de métro 39th avenue, juste à côté de notre hôtel, tenant à dessiner cet aperçu d’un New-York moins spectaculaire mais très attachant.

39th-avenue, New-York

39th-avenue, New-York. Gouache.

C’est dimanche aujourd’hui, et il est impossible de quitter New-York sans écouter du gospel dans une église à Harlem. Mon choix se porte sur la First Corinthian Baptist Church.
Nous nous asseyons au milieu des fidèles. Les dames sont endimanchées, l’ambiance bon enfant fait plaisir à voir. Quand la messe commence, avec des Gospels plein de ferveur, les larmes coulent toutes seules… Une jeune femme se promène en distribuant des kleenex ! Visiblement, je ne suis pas la seule à être émue. On s’embrasse, une dame me serre dans ses bras, toute le monde danse et chante, j’applaudis à tout rompre avec l’assemblée… Un moment intense et magnifique.

Gospel à Harlem

Gospel à Harlem, néocolors.

Avant de récupérer nos valises et de prendre le train à Penn Station pour l’aéroport de Newark, Claudia insiste pour voir une dernière fois Times Square en mangeant un hot-dog acheté à la va-vite dans une petite baraque.
Et voilà, notre aventure new-yorkaise s’achève… Une vue du tarmac depuis la salle d’embarquement en buvant un dernier café américain dans un gobelet en carton (c’est absolument dégoutant, mais si typique !).

Aéroport de Newark - New-York

Aéroport de Newark – New-York. Encre de Chine.

Nous embarquons sur un vol United, avec un équipage très sympathique, mais vieillissant… Il va sans dire que je peux me retenir de dessiner cette hôtesse adorable et toute ridée ; et de noter ce bon mot de ma fille : « Mais c’est jeune et joli, d’habitude, une hôtesse de l’air, hein maman ? »

Hôtesse, vol United New-York-Paris

Hôtesse, vol United New-York-Paris. Encre et néocolors.

I ♥ New-York – 10 novembre 2012

Au programme de la journée : visite du Museum d’Histoire Naturelle, puis promenade dans Little Italy et China Town et sunset sur Manhattan depuis Brooklyn.
Mais avant, je tiens absolument à dessiner une vue du Chrysler Building, ce gratte-ciel Art Déco à la pointe spectaculaire, depuis la 42th Street.
Je m’installe par terre et déballe mes gouaches sous l’oeil réprobateur de Claudia : « On va te prendre pour une clocharde ! Et puis c’est dégoutant par terre… » Et alors ? Bon, elle n’a pas tout à fait tort…
La lumière du matin est voilée, et le Chrysler joue à cache-cache avec la brume.

Le Chrysler Building

Le Chrysler Building. Gouache.

Oups… J’ai oublié de changer la date sur le tampon dateur.

Nous nous rendons ensuite au Museum d’Histoire Naturelle pour assister au spectacle sur la naissance des étoiles dans le planétarium. Bof… C’est bien parce que c’était inclus dans notre City Pass.
Puis direction Little Italy, qui n’a plus grand chose d’italien… Le quartier se laisse grignoter peu à peu par China Town, beaucoup moins pittoresque de jour que de nuit.
Nous accusons toutes les deux un vrai coup de fatigue… Mon sac pèse trois tonnes et je rêve de m’assoir à table. Nous optons, faute de mieux, pour une pizzeria à touristes. Je m’offre un petit verre de vin rouge italien, pas mauvais du tout…
Retour à Soho, Claudia voulant s’offrir une dernière séance de lèche-vitrine. A défaut de chaussures, je lui offre un délicieux cupcake aux trois chocolats tout en buvant un capuccino King Size dans un affreux gobelet en carton.

Nous nous déplaçons uniquement en métro : c’est le seul endroit où je suis capable de m’orienter facilement… J’en profite toujours pour croquer rapidement mes voisins de ligne. La meilleure façon d’avoir une galerie de portraits des « vrais gens ».

De lignes en lignes

De lignes en lignes. Encre et Aquarelle.

J’emmène Claudia à Brooklyn pour lui montrer une vue imprenable sur Manhattan depuis la Brooklyn Heights. Bien sûr, nous nous perdons et enchaînons les tours en rond… Claudia traîne des pieds et ronchonne. Finalement, après quelques détours, nous y sommes : la vue, sublime comme au cinéma, avec le pont de Brooklyn en arrière-plan, est magnifiée par la lumière du soleil couchant. Une aquarelle s’impose. Aïe ! Claudia va mordre…

Brooklyn Heights

Brooklyn Heights. Aquarelle.

Impossible de quitter NYC sans dîner dans un authentique Déli.
Mon choix se porte sur le Katz’s Deli, là où Harry rencontra Sally… Pour ma part, nous n’avons rencontré qu’un menu hors de prix et des plats inodores et sans saveurs.
Nous rentrons nous coucher, dépitées, et tristes de penser que demain sera notre dernière matinée à New-York.

I ♥ New-York – 9 novembre 2012

Je me réveille à 5 heures du matin, pour vérifier si le traitement dispensé la veille aux Ugg a bien agi : avant même de boire mon premier café, la paupière lourde, me voilà en train de brosser doucement les bottes dans le sens du poil, de les lustrer avec une gomme spéciale, de les caresser délicatement pour les faire briller… Heureusement que personne ne me voit !
Et miracle ! Elles reprennent du poil de la bête, se radoucissent et retrouvent leur bel aspect duveteux et soyeux. Ouf…
Après avoir vérifié trois fois la météo et constater qu’il ne neigera ni ne pleuvra aujourd’hui, Claudia chausse enfin les Ugg ressuscitées.

Il fait un temps magnifique, idéal pour monter au sommet de l’Empire Building et profiter d’une vision à 360 degrés de Manhattan. Il règne un vent glacial, mais la vue est à couper le souffle.

Depuis l'Empire State Building

Depuis l’Empire State Building

Je montre ensuite à Claudia le Flat Iron Building, un de mes buildings new-yorkais préféré. Nous le dessinons, légèrement à contre-jour, installées au milieu d’un petit marché provençal qui fleure bon la lavande. C’est délicieusement décalé !

Le Flat Iron Building

Le Flat Iron Building. Encre de Chine.

J’emmène Claudia déjeuner à l’Empire Diner après une petite balade dans le quartier de Chelsea. L’Empire Diner est un restaurant typique très sympa : nous sommes attablées dans un véritable wagon, et servies par de charmantes hôtesses très sexy. Les frites sont délicieuses…

L'Empire Diner, Chelsea

L’Empire Diner, Chelsea. Encre de Chine.

Nous découvrons ensuite la High Line, toujours à Chelsea : un parc urbain suspendu  aménagé sur une portion désaffectée des anciennes voies ferrées aériennes du Lower West Side. Une promenade bien agréable au soleil qui nous permet de croiser des mannequins en petites robes d’été, une installation contemporaines et des vues sur l’Empire State building à travers les arbustes recouverts de givre.
Le dessin ci-dessous montre Claudia, assise sur le banc, en train de dessiner. Remarquez les Ugg…

La High Line, Chelsea

La High Line, Chelsea. Encre de Chine.

Je décide de retourner au MOMA (nous l’avions visité au pas de course une heure avant la fermeture la veille). Claudia s’insurge, mais j’insiste !
Sur le chemin, je tombe en arrêt devant cette vue du Radio City Hall au soleil couchant…

Le Radio City Hall, New-York

Le Radio City Hall, New-York. Encre et aquarelle.

En sortant du MOMA, nous nous rendons sur Canal Street dans une boutique de matériel Beaux-Arts sur 5 étages. A mon tour de frétiller… Je suis très raisonnable : j’achète uniquement un petit flacon de colle et quelques rouleaux de scotch de masquage très fin (introuvable en France). Nous arpentons ensuite Chinatown de nuit avec l’impression d’avoir quitté New-York pour Bangkok…
Nous choisissons de manger chinois au 69, situé 69 Bayard Street, en plein Chinatown. Ce restaurant est entièrement tapissé de billets de 1 $. Etonnant !
En tout cas, les portions sont généreuses et l’ambiance au rendez-vous.

Le 69

Le 69. Encre de Chine.

I ♥ New-York ! 8 novembre 2012

La neige n’a pas fondu pendant la nuit et les New-Yorkais s’activent pour dégager les trottoirs, avec une efficacité remarquable.
Les Ugg ont passé une bien mauvaise nuit : poil terne et peau rugueuse, auréoles d’humidité dessinant de larges cernes… Où sont passés les douillets chaussons moelleux tout doux ? Claudia jauge l’étendue des dégâts avec un désespoir palpable ! Allez, j’ai lu que le kit d’entretien vendu par Ugg faisait des miracles…
Elle chausse ses bottes Ash (vous avez compris : ma fille est shoes addict) cloutées à têtes de mort et nous voilà parties pour patiner sur le pont de Brooklyn.
C’est très amusant d’observer les gens se casser la figure et perdre l’équilibre, surtout les touristes japonaises en escarpins à talons et mini-jupe : le pont est tout gelé, mais quelle vue ! J’ai failli perdre mes deux pieds et mes 10 doigts en dessinant par 10 cm de neige et -5 degrés la fabuleuse trame de câbles arachnéens qui soutiennent ce pont emblématique.

Le pont de Brooklyn

Le pont de Brooklyn. Encre et aquarelle.

Après une décongélation express autour d’un chocolat chaud et d’un expresso brûlant dans un salon de thé du Financial District, nous tentons une expéditions punitive pour ma carte bancaire dans le vrai Century : Claudia frise l’évanouissement devant tant de marques et de fringues ! C’est moi qui craque pour un cabas Kipling (la marque au petit singe) vermillon, idéal pour transporter mon bazar graphique.
Déjeuner dans un bar à nouilles, puis direction la boutique Ugg (aaaaaarghhhhhhh) de Soho pour acheter de quoi soigner les précieuses bottes. Je me détends en pensant très fort à Georges C. tout en sirotant un cappuccino de la mort au store Nespresso de Prince Street.
On enchaîne avec une petite perspective à la gouache des façades métalliques de l’Iron District : j’adore !

Soho

Soho. Gouache.

Claudia me harcèle pour acheter des Vans : je n’en crois pas mes oreilles… Trop gentille, j’accepte d’écumer Broadway dans tous les sens avant de jeter l’éponge. Le modèle qu’elle désire est introuvable et mes pieds n’en peuvent plus.
Dîner chez Zante, avant de procéder à la séance « récupération Ugg ».
Vous lirez demain si ça a marché…

I ♥ New-York ! 7 novembre 2012

Ciel plombé, blanc, froid.
J’ai aujourd’hui prévu une croisière de l’Hudson River à l’East River pour profiter des vues sublimes sur la pointe sud de Manhattan.
Claudia enfile ses nouvelles Ugg et nous voilà en route vers le Pier 83 pour embarquer. Il fait vraiment très très froid… En attendant le départ, je croque la vue depuis le pont supérieur du bateau.

Avant la croisière, Manhattan

Avant la croisière, Manhattan. Encre, aquarelle et gouache.

Le bateau quitte enfin le quai et nous voilà parties pour deux heures de croisière commentée tout autour de Manhattan.

skyline à New-York

Skyline à New-York

Claudia se fait photographier sous toutes les faces malgré le vent piquant (« c’est pour mon facebook ! ») et j’arrive malgré tout à saisir au vol quelques vues de la Statue de la Liberté. Le bateau va très vite, vire de bord, change de cap, se rapproche, s’éloigne… Bref, cette statue n’en finit pas de changer d’allure !

Claudia-New-York

Statue de la liberté

Statue de la liberté. Encre, aquarelle et gouache.

Il commence à pleuvoir, puis à neiger de plus en plus fort…
Revenues à quai, nous nous réfugions dans un deli de la 42th Street pour déjeuner, espérant une accalmie. Je ne peux m’empêcher, en attendant mon hamburger, de dessiner vite fait les dames attablées devant nous. Une personne en short, tongs et débardeur par temps de neige, ça ne se loupe pas ! C’est tellement ça New-York…

Pause-déjeuner

Pause-déjeuner dans un déli. Encre et aquarelle.

Nous dînerons le soir chez Zante (dessin de gauche), un diner de quartier tout près de notre hôtel, juste à la sortie du métro.
Après déjeuner, nous pataugeons sous la neige jusqu’au Guggenheim. Drame absolu : les Ugg de Claudia commencent à faire triste mine dans les flaques… Suerbe exposition consacrée à Picasso en Noir et Blanc que nos arpentons en déambulant à travers le  colimaçon génial imaginé par Wright. Je me fends d’une sensibilisation à l’architecture moderne pour Claudia (en vain : elle estime dur comme fer cet architecte complètement tordu pour imaginer un musée « qui monte tout le temps »), pause-gouter à la cafeteria en admirant Central Parc tout blanc qui scintille dans la nuit et retour à Time Square pour une séance shopping chez Levi’s.

Au musée Guggenheim, New-York

Au musée Guggenheim, New-York. Néocolor et gouache.

Nous rentrons fourbues digérer nos pâtes italiennes (délicieuses) et surtout nous réchauffer avec une douche brûlante.
Assise sur son lit, Claudia contemple désespérée ces belles bottes neuves toutes tachées, rêches et franchement abîmées… Et moi, je passe la soirée sur internet pour savoir comment y remédier !
La suite demain…

I ♥ New-York – 6 novembre 2012

Ça y est : grand ciel bleu et Obama réélu. Une belle journée s’annonce… La veille, j’avais tout de même réussi à traîner Claudia sur l’esplanade du Rockfeller Center pour humer l’ambiance électorale. Pas de dessin (il faisait nuit, je n’avais pas dormi depuis 24 heures, mes doigts gelés ne se prêtaient pas au maniement du pinceau et Claudia m’aurait de toute les façons étripée après m’avoir fait manger mes aquarelles), mais une petite photo s’imposait pour immortaliser ce mo(nu)ment historique.

Elections-rockfeller-center

Democracy Plaza, au Rockfeller Center. Veille d’élections aux Etats-Unis.

Claudia présente un intérêt pathologique pour les chaussures… Elle ne pouvait pas envisager une minute l’idée de découvrir New-York sans visiter les boutiques UGG. Vous connaissez ces bottes australiennes en peau de mouton retourné qui ressemblent à des chaussons pour mammouths… Bref, j’ai négocié la visite du Metropolitan Museum of Art contre un rallye UGG ! Bilan des courses : des bottines couleur Navy (il a fallu faire 2 magasins pour trouver précisément ce modèle) à se trimballer dans leur immense boite une bonne partie de la journée !

Les Ugg de Claudia

Les Ugg de Claudia. Encre et aquarelle.

Mais avant cela, impossible de déroger à la tradition du brunch à Greenwich Village. Je repère un endroit avec point de vue sympa à croquer bien au chaud derrière la vitrine, et nous voilà installées au Snack Taverna, face au 64 Bedford Street. Claudia s’applique aussi à dessiner la pittoresque laverie qui nous fait de l’œil. Tout y est : le vélo, les écureuils, les briques rouges et les escaliers de fer grimpant le long de la façade en déroulant leurs volutes belles comme des fleurs de métal.

A Greenwich Village, New-York

A Greenwich Village. Encre et aquarelle.

Nous faisons chou blanc au Store Ugg, 160 Colombus Avenue. On se rabat sur une annexe du célèbre magasin de dégriffés Century où je craque pour un magnifique jean Guess rouge vermillon…
On décide de s’acheter une pita avec des falafels auprès d’un camion ambulant pour pique-niquer au soleil dans Central Parc. Claudia joue avec les écureuils (précision : l’écureuil n’aime pas la farine de pois chiches) tandis que je dessine le skyline en sirotant un thé vert brûlant dans son gobelet en carton.

A Central Parc, New-York

A Central Parc, New-York. Encre et aquarelle.

Petit écureuil gris à Central Parc

Petit écureuil gris à Central Parc

Nous traversons le parc vers l’est, et remontons sur la Cinquième Avenue, direction le MET. Je redécouvre des Monet, Degas, Toulouse-Lautrec etc. avec une immense satisfaction visuelle, tout en expliquant à ma fille boudeuse qu’il est impossible de détester les musées : comment ne pas être émerveillée  ? Je tente une sorte de comparaison pédagogique hasardeuse avec le plaisir jouissif qu’elle éprouve devant la vitrine des magasins… Bof, elle ne semble pas convaincue.
Nous quittons le MET pour Soho, 79 Mercer Street, où se trouve un autre magasin UGG (vous savez, les fameuses bottines Navy…). Claudia frétille de stress et d’impatience : et si jamais ils ne les avaient plus ???? Miracle : nous achetons la dernière paire en stock.
Dîner dans un self asiatique improbable avant de reprendre le métro, chargées comme des mulets et mortes de fatigue, vers notre lit king size du Vetiver Hotel.
La suite demain.

I ♥ New-York ! 5 novembre 2012

Comme j’aime faire plaisir en me faisant plaisir aussi, j’ai offert à Ma fille pour ses 15 ans un voyage à New-York du 5 au 12 novembre 2012. Nous nous attendions au pire tout juste une semaine après le passage de l’ouragan Sandy, mais finalement, tout a marché comme sur des roulettes !
Ne sachant pas voyager sans dessiner, j’ai transporté comme d’habitude un carnet Moleskine et le sac à poches (toujours trop lourd…) qui me sert d’atelier nomade : aquarelles, gouaches, feutres tubulaires, une bouteille d’eau, quelques pinceaux, mon appareil photo, 2 plans de la ville (indispensable vu mon prodigieux sens de la désorientation…), un guide, un Ipad…
Mon carnet de voyage est toujours dessiné in situ, sur le motif. Il est très rare que je reprenne les croquis après. Et si c’est le cas, je le fais le soir-même, pour poser quelques couleurs de mémoire.

Le voyage démarre à Roissy, en salle d’embarquement : j’apprécie ces heures d’attente qui précèdent le « vrai » voyage. Je me projette, j’imagine, je savoure le voyage à venir. Et surtout, je ne vois pas le temps passer en dessinant les avions en préparation. Un aérien ballet…

A Roissy, avant d’embarquer pour New-York. Vol United. Feutre tubulaire et encre de Chine.

Croqueuse frénétique, je passe le temps à saisir au vol et en vol la cabine, les passagers… Perspectives aériennes pour tuer le temps !

Vol United, cabine

Vol United, cabine. Néocolors.

Passager lisant

Passager lisant, Néocolor noir.

A peine le temps de débarquer à Newark, de prendre le train pour Manhattan et de poser nos valises à l’Hôtel Vetiver : je recommande ce petit hôtel au rapport qualité-prix imbattable, situé dans le Queens, à 2 pas de la station de métro 39th Avenue. Justement, nous voici en 15 minutes à Times Square, le fantasme absolu de Claudia. Pendant qu’elle découvre les enseignes lumineuses et les boutiques (premier repérage : même jetlaggée, elle ne renoncerait pour rien au monde aux joies du shopping compulsif), j’enfile mes mitaines et dégaine carnet et aquarelles. Quel bonheur de retrouver NYC, la ville trépidante, le bruit, les lumières, les buildings. Mon dernier voyage là-bas remonte à 2008.

A Times Square, 5 novembre 2012

A Times Square, 5 novembre 2012, aquarelle et encre.

Il fait vraiment froid, et l’aquarelle ne veut pas sécher. Je dois suivre Claudia dans un magasin en tenant mon carnet ouvert : un jeune vendeur entame une discussion à propos de mon dessin dégoulinant. Il avait l’air d’apprécier… Et moi, j’étais heureuse qu’il me parle de vie, de lumière et de mouvement !
On dîne dans une pizzeria miteuse, mais les pâtes étaient bonnes… Hop, au dodo !
La suite demain…